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BALZAC CHEZ LUI.

premier acte des Ressources de Quinola alla bien, très-bien ; il courut sans entorse jusqu’à la fin ; mais les autres actes, grand Dieu ! quel bruit ! quelle hilarité du haut en bas de la salle ! quelle fiévreuse gaieté au parterre, où les claqueurs, appelés trop tard, agissent tout de travers et sont d’ailleurs écrasés par les ennemis de la pièce ! Signe d’une détresse grave et dont une soirée ne se relève pas, les imitations de voix d’animaux eurent lieu. On n’entendait plus les acteurs, mais on entendait, en revanche, les aboiements du chien, celui du roquet qu’on écrase, le glapissement du coq, le braiment de l’âne, le hennissement du cheval. La principale actrice, mademoiselle Héléna Gaussin, ne sut pas attendrir ces barbares. Se trompant toutefois sur le caractère de sa disgrâce, elle dit, dans son trouble, en rentrant dans les coulisses, au directeur : « Vous avez vu, monsieur Lireux, comme je les ai empoignés ! — Ah ! madame, il vous le rendent bien ! » lui répondit le caustique directeur de l’Odéon.

Qu’était devenu Balzac pendant la bataille qui se livrait pour lui ? Plus de Balzac ! avait-il pris la figure d’un chevalier de Saint-Louis ? était-il monté en voiture pour regagner la rue Basse ou les Jardies ?

En attendant que nous l’ayons retrouvé, nous al-