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BALZAC CHEZ LUI.

vars nous dit : « J’ai bien pensé un instant, mes bons amis, à vous faire faire le trajet en voiture, mais j’ai dû y renoncer. La nuit dernière et les nuits précédentes, il a plu à torrents ; les chemins sont impraticables hors barrières ; j’ai vu des ornières où les chevaux enfoncent jusqu’au ventre, et d’où ils ne sortent qu’avec les plus grandes difficultés. De la barrière du Combat à Montfaucon, nous aurions mis en voiture plus d’une heure et demie, distance que nous pouvons, à pied, parcourir en une simple demi-heure, et le temps est précieux, très-précieux ! J’ai tant à vous montrer avant le jour !… »

C’est donc à pied que nous gagnâmes le faubourg Saint-Martin, que nous mesurâmes dans sa longueur jusqu’à la rue des Vinaigriers. Au bout de cette rue, nous coupâmes le canal au quai Valmy, et laissant l’hôpital Saint-Louis à notre droite, nous nous dirigeâmes vers la barrière du Combat par la rue Grange-aux-Belles.

La route jusqu’alors n’avait pas été parsemée de roses ; les Parisiens qui avoisinent ce pôle de la capitale nous croiront sans peine ; mais à partir de cette barrière, encore célèbre alors à cause du spectacle des combats d’animaux qu’on y donnait à quelques cents pas plus loin, et qu’on n’y donne plus, elle s’offrit à nos regards dans un tel état de convulsions et