plomb ou à peu près. Une forme presque inanimée se balança sur ces quatre pilotis tremblants. C’était un cheval.
M. Brissot-Thivars nous avait quittés un instant pour aller donner des ordres à ses administrés, les prévenir peut-être de l’arrivée des hôtes en faveur desquels quelque surprise avait été préparée dans l’établissement.
« Pauvre bête ! s’écria Balzac en soupirant à la vue de ce fantôme de cheval, voilà donc quelle est la fin de ces nobles animaux qui nous sont si attachés, si dévoués, si utiles pendant leur vie ; triste fin !
— Oh ! ce n’est pas fini, dit l’homme qui portait sur la poitrine une peau de mouton, la laine en dedans.
— Comment, ce n’est pas fini ? je ne vois pas ce qu’on pourrait encore…
— Non, mon bourgeois, non, ce n’est pas fini. Et la chair, est-ce que vous la comptez pour rien ?
— Quelle chair ?
— La chair des chevaux, donc !
— Est-ce que vous auriez le projet de manger la chair de ce cheval ?
— Mais… oui. D’abord nous en prélèverons le filet pour nous deux, pour la famille de mon camarade