tout, qui intéressait bien moins, disaient-ils, que la Femme aux yeux verts, publié simultanément par le journal rival. Donnez-nous donc des femmes aux yeux verts, criaient l’abonné de Saint-Jean-de-Coq-en-Brie-sous-Bois et celui de Saint-Paul-en-Jarret, et faites-nous grâce de la suite de vos affreux, ennuyeux et odieux Paysans.
Ces protestations réitérées avaient fini par porter coup : l’administration de la Presse, à tort ou à raison, s’était émue. Chaque jour, par missive ou par messager, Balzac était prié de modifier, de couper surtout, de couper beaucoup, dans les Paysans, cette colossale et neuve étude de mœurs, même après Molière, où il a si admirablement peint ces matois, ces rusés coquins d’hommes des champs. Et l’infortuné Balzac coupait, mais jamais assez. On parlait de suspendre résolûment la publication s’il ne se résignait pas à faire de plus larges sacrifices. Tel était l’état des relations de bonne amitié entre la Presse et Balzac à ce moment-là ; telle était sa situation personnelle d’écrivain, et il en causait presque à haute voix avec M. Robert en le reconduisant, tant son cœur aigri débordait par ses lèvres.
Quand la conversation fut finie, Balzac revint prendre sa place à table ; il souriait, mais cette gaieté me