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Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/260

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BALZAC CHEZ LUI.

ble, et souvent le soir, assez tard, très-tard. » Il avait enfin voulu, — toujours contre son gré et contre son désir, — l’accompagner dans sa voiture au sortir des Italiens, et monter chez elle, où il avait demandé la faveur de causer quelques instants. Sans doute, c’était mal, puisque le monde pouvait le trouver mauvais, et puisqu’un événement formidable, terrible, avait été la conséquence de cette fatale faiblesse… À ce mot d’événement, qui rappelait à la comtesse ce qui l’amenait brutalement à la préfecture de police, la comtesse perdit les dernières précautions oratoires dont elle s’était servie jusque-là malgré elle, et qu’emploient les femmes même les plus démoralisées quand elles sont forcées d’avouer la perte de leur réputation, surtout à un homme supérieur par sa position et son intelligence, et elle s’écria, dans une explosion sourde comme le bruit d’une mine trop chargée qui éclate en dedans : — Ce jeune homme était mon amant, oui, mon amant. J’étais donc sa maîtresse, sa maîtresse depuis six mois, depuis qu’il était venu à Paris avec le personnel de la nouvelle ambassade, pour perfectionner ses études militaires.

« Cette révélation nette et franche mit bien plus à l’aise, vous le comprenez, le magistrat, qui attendait, depuis le début de cette étrange confession, un peu