Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
284
BALZAC CHEZ LUI.

et, à la clarté d’une des lanternes enlevée au fiacre et tenue à la main par le cocher, il reconnut parfaitement M. de Karls…, quoique la mort l’eût de plus en plus défiguré. Que voulait dire cette grande pâleur, cette immobilité, cette roideur dans tous les membres ? La femme du concierge éveillait pendant ce temps les domestiques du jeune officier hongrois. Tout l’hôtel fut bientôt dans la plus vive agitation. Interrogé par le valet de chambre de M. de Karls…, le cocher répondit ce que vous savez déjà : que le voyageur était monté, dans un état complet d’ivresse, au milieu du Pont-Neuf, qu’il était accompagné de deux autres musiciens non moins ivres ; que, après avoir mis leur compagnon dans le fiacre, ils s’étaient éloignés en chantant. Voilà tout. En effet, c’était tout.

« Quant au mort, continua Vidocq, il fut porté dans sa chambre et déposé sur son lit. J’avais tenu parole à la comtesse Hélène de B… ; j’avais rempli à la lettre les engagements pris avec elle dans le cabinet de M. le préfet de police. Le lendemain, on racontait à peu près en ces termes, dans les journaux du soir, l’incident arrivé dans la nuit.

— Ah ! il y a des journaux dans cette affaire ! interrompit Balzac.

— Mais oui…