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Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/315

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BALZAC CHEZ LUI.

— Buvez encore ceci, mon brave homme, dit Balzac au cocher ; c’est de la grande chartreuse.

— Je me suis laissé dire que c’était du cognac fait par des archevêques. À votre bonne santé !

— Merci. »

Vidocq reprit :

« Nous vous mîmes cent sous dans la main.

— Ceci est plus rare. C’est égal, j’ai oublié ! Depuis dix ans !…

— La personne qui monta allait rue Saint-Florentin.

— Rue Saint-Florentin !… »

Le cocher eut comme un éblouissement en entendant nommer cette rue.

« Oui, rue Saint-Florentin… un grand hôtel… Vous eûtes une surprise en ouvrant la portière. »

Un second éblouissement, plus vif que le premier, passa sur les yeux du cocher.

« Que trouvâtes-vous au lieu du voyageur qui était monté ou presque monté au Pont-Neuf ?

— Eh bien, un mort ! C’est ça que vous voulez me faire dire ? C’est pas déjà si curieux. Mais c’est peut-être vous qui m’aviez donné ce beau cadeau ? »

Vidocq se mit à rire.

Le cocher allait se mettre en colère. Vidocq le re-