— Et pourquoi allais-tu là ? qui t’avait dit ?…
— Ah ! voilà ! j’avais trouvé un tout petit portefeuille en cuir doré dans mon fiacre, le matin que j’avais mené le défunt rue Saint-Florentin. Ce portefeuille ne pouvait être qu’à lui. »
Nous nous regardâmes avec terreur à cet étrange passage du récit indigeste du cocher dont toute la mémoire était revenue.
« Et qu’y avait-il dans ce portefeuille ? demanda Balzac, qui tenait son loup par les deux oreilles et qui ne le lâchait plus.
— Une lettre adressée à cette comtesse ou duchesse, rue Bellechasse. Voilà tout ce qu’il y avait : oh ! pas de billets de banque, je les aurais rendus. Je vous disais que je tenais à mes quarante sous. J’allai donc à cet hôtel, et je remis la lettre à un monsieur et à une dame qui allaient monter en voiture. Le monsieur, un bel homme avec des croix à en revendre et des cheveux blancs, prit la lettre : moi je lui dis : « C’est quarante sous. » Il lut la lettre ; il devint blanc comme le papier. Ensuite, il dit au valet de pied de me compter quarante sous. Le valet me mit dans la main une pièce de deux francs.
— Eh bien, l’histoire est complète maintenant, dit Balzac. Cette lettre apprit au mari que M. de Karls…