WATERLOO
TRENTE-QUATRE ANS APRÈS LA BATAILLE.
Cinq lieues au moins séparent la plaine de Waterloo de la ville de Bruxelles, peu riche, malgré ses faux airs de capitale, en moyens de locomotion rurale. Bruxelles n’a pas, comme Paris, qu’il faut bien lui opposer, puisqu’elle cite toujours Paris, des escadrons volants de diligences et d’omnibus prêts à toute heure du jour et de la nuit à vous conduire dans tous les sens possibles jusqu’aux confins du département. Il faut négocier une journée entière à Bruxelles pour se procurer à un prix assez élevé là voiture convenablement solide et légère qui vous conduira à Waterloo. Ajoutez à cette journée perdue celle qu’exige presque entièrement votre pèlerinage, et l’excursion vous aura pris un temps qui suffirait pour aller deux fois de Bruxelles à Cologne. Le touriste fait ce calcul, regarde sa bourse, exhale un soupir de regret mêlé de résignation, et il ne va pas à Waterloo. Les Anglais, les poëtes et les commis-voyageurs savent seuls se mettre au-dessus de ces considérations de temps, d’argent et d’espace. À celui qui s’étonnerait de