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Page:Gozlan - Le Dragon rouge, 1859.djvu/125

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le dragon rouge.

La porte du salon n’était pas encore retombée sur son autre moitié que Casimire murmura :

— Le fat !

— Allons, dit le marquis en roulant dans les rues désertes de Varsovie, j’étais un grand fou de douter un instant de mon succès auprès de Casimire. Où diable avais-je pris ces doutes, ces scrupules, ces craintes ? J’avais trop mauvaise opinion de moi-même ; on ne se démolit pas ainsi. Après avoir semé il n’est pas si extraordinaire de recueillir. Devant les pas de Casimire j’ai semé la galanterie, le plaisir, les fêtes, le bonheur ; je moissonne l’affection, la tendresse, l’amour. C’est quelle est vraiment belle mademoiselle de Canilly, vraiment très-belle ! Comment se fait-il, pourtant, qu’elle n’ait pas aimé jusqu’ici ? Mais qui me dit, après tout, qu’elle n’a pas aimé ? Mais qui, encore ? Moi ! pardieu !




xiii



La morale de Casimire, en se développant, tendait constamment, on a pu le voir, à se placer, dans cet état de lutte, entre son cœur et les doctrines de son père : elle allait au bien lorsqu’elle écoutait son cœur ; elle tombait dans le faux quand elle