Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/159

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secrétaire, il offrit à Tancrède l’épée qu’il y prit ; une magnifique épée montée sur nacre du plus bel Orient et diamants fins.

— Vous la porterez un jour, Tancrède.

— Une épée de contre-amiral ?

— Qui sait ?

— Ma foi ! oui, qui sait, s’écria Tancrède, le bouillant jeune homme, en tirant l’épée du fourreau et en l’abaissant tout-à-coup avec respect devant un grand portrait en pied placé en face de la croisée.

— Vous êtes fou, Tancrède, ce portrait que vous saluez ainsi n’est pas celui de la souveraine, c’est tout simplement celui de ma femme, lady Glenmour.

— Je le vois bien, mylord.

Et Tancrède ploya le genou devant le portrait.

— Enfant charmant, murmura Glenmour en attirant Tancrède près de lui.