Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/169

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allait le réduire à faire des demi confidences, chose plus fâcheuse encore que des confidences entières, à des étrangers, et cette nécessité l’inquiétait beaucoup sur le point d’épouser une des plus nobles et des plus riches héritières de l’Angleterre. Le duc convint avec franchise que, n’ayant jamais vu cet enfant, et n’ayant jamais voulu le voir, il ne l’aimait pas. Son existence allait le gêner de jour en jour davantage. Pour n’avoir pas à le haïr plus tard, son intention était de lui ménager la chance de se faire par lui-même une place dans le monde en le jetant dans les situations les plus périlleuses de l’état le plus périlleux qui existe. S’il succombait, ce qui était infiniment probable, tout était dit ; si au contraire, et par miracle, il survivait, il aurait acquis à coup sûr un grand nom dans la carrière navale.

Il le destinait à être marin. Vous voyez que c’était vouloir la mort de cet enfant sans au-