Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/171

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Avec les deux cent mille francs de rente qu’il assignait sur sa fortune, il comptait que celui qui se chargerait de cet enfant pourrait l’élever, le soutenir tant qu’il vivrait, et se payer de ses soins. Il comptait bien, ajouta-t-il en pressant avec effusion les mains de son confident, que cet ami, ce tuteur mystérieux, serait lord Glenmour. Il ne lui imposait aucune action déshonorante, il ne cherchait qu’à mettre cet enfant inconnu à tous les deux, indifférent à tous les deux, en face des dangers auxquels, s’exposent tous les jours et sans espoir d’avancement, les pauvres enfants du peuple. Lord Glenmour comprit l’embarras, l’inquiétude de son ami ; il ne vit aucune cruauté, marin lui-même, à soumettre aux dures privations de la mer, un être qui lui était complètement étranger, comme venait de le dire le duc.

Glenmour n’avait alors que dix-huit-ans ;