Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/211

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Saint-Gratien avait le même visage, la même chevelure noire et abondante, la même expression dans le regard, la même coupe de visage ; elle avait son sourire, sa taille et sa gracieuse tournure ; enfin c’était elle, moins le son de la voix, différence que peu de personnes pouvaient constater, très peu ayant entendu parler la comtesse de Wisby.

Le reste de la soirée se passa à s’entretenir de cette ressemblance fabuleuse ; le lendemain on s’occupa beaucoup de savoir d’où venait cette actrice, et tous les détails qui se rattachaient à son existence. Ces sortes d’enquêtes sont des plus faciles. Entre Paris et Londres, il n’existe pas plus de secrets diplomatiques que de secrets domestiques. On sut bientôt que mademoiselle de Saint-Gratien ne s’était faite actrice que comme quelques jeunes gens riches font leur droit, c’est-à-dire pour avoir une profession à faire graver sur leurs