Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/236

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chants mieux affilés ! Qui donc devait espérer de Madoc ou de Glenmour ?

Le comte de Madoc continua ainsi :

— Or, si cet homme que vous aimez venait vous dire à cette minute suprême pour vous, à cette minute d’enivrement : « Si vous m’aimez, Mademoiselle, donnez-m’en une preuve éclatante, unique, immédiate, une preuve sans exemple ; cette preuve, la voici : Vous ne paraîtrez pas, vous ne paraîtrez plus en public ; à l’instant même quittez le théâtre ! — Mais le prince ; mais la cour venue pour vous voir ? — Qu’importe ? — Mais le peuple qui attend ? — Qu’importe encore ? — Si vous m’aimez, vous dis-je, laissez tout, bravez tout ; venez telle que vous êtes là, montez dans ma voiture, et sortons par la petite porte. Pour moi, tombez tout à coup du sommet de la gloire dans les abîmes de l’obscurité.