Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/258

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son rival. On racontait la manière fort spirituelle avec laquelle l’actrice avait mis fin à cet excentrique embarras sans se compromettre envers deux gentilshommes égaux en position sociale, jeunes et souverainement aimables tous les deux, passés maîtres en séduction, méritant, celui-ci autant que celui-là, le titre, si difficile à porter, de Dangereux. Comment finirait cette rivalité, se demandait-on ? qui l’emporterait, de lord Glenmour ou du comte de Madoc ? On s’intéressait d’autant plus à cette lutte que ces deux jeunes seigneurs avaient, par crainte l’un de l’autre, évité d’adresser leurs vœux à la très noble et très belle comtesse de Wisby. Ces deux puissances se trouvaient enfin en présence ; la bataille était engagée ! Quel triomphe pour le vainqueur ! Le vaincu ne devait pas se dissimuler non plus le danger de la défaite. Le monde perdait pour lui de sa considération, et il cessait d’ap-