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dame de Boulac à son cavalier, en s’asseyant près de madame de Martinier. Mettez-vous derrière moi, dit à son tour madame de Martinier à M. Zéphirin qui la suivait aussi.

Les deux jeunes gens s’assirent docilement derrière les deux vieilles comtesses.

Madame de Boulac avait au moins cinquante-huit ans, mais sa figure de boule-dogue de boucher, ses lèvres épatées, son triple menton, ses formes hommasses, et surtout sa mise prétentieuse et grotesque, lui prêtaient au moins soixante-cinq ans.

Madame de Martinier, de quelques années moins âgée que sa compagne, portait un turban bleu-clair, semé de paillettes d’argent. Elle était aussi maigre que son amie avait de l’embonpoint. Sa transparence aurait éveillé quelque idée de noblesse, si elle n’eût affiché des bras et une poitrine d’une maigreur télégraphique ; elle ressemblait à la famine, telle