Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/287

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signe, à l’appel. Ils n’étaient pas malheureux puisqu’ils mangeaient bien, buvaient à leur gré, n’allaient jamais à pied et passaient leur vie de soupers en soirées et de soirées en soupers ; ils étaient plus que malheureux, ils n’étaient rien du tout. C’étaient des eunuques moraux. Et comme leurs confrères du sérail, ils enviaient et exécraient tout à la fois ceux qui étaient quelque chose par eux-mêmes, qui avaient l’énergie de la puissance et du libre arbitre. Tels s’offraient les deux jeunes gens qui avaient eu le bonheur si rare et si jalousé de rencontrer de vieilles comtesses.

— Décidément, chère amie, dit la comtesse de Boulac à madame de Martinier, trouvez-vous que les jeunes femmes que reçoit lady Glenmour soient si belles ? Prenons-les une à une, je vous prie. Voyez, par exemple, ces épaules en face de vous, et comparez-les aux miennes. Monsieur Beaurémy, je vous en fais