Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/42

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L’été qui dore tout, prête à cette lisière poudreuse de la campagne, une physionomie demi-civile, demi-rurale. On connaît la variété et le mouvement des boulevards extérieurs, le dimanche. C’est un cordon de huit ou dix lieues formé par une succession de cuisines et de bals. Chaque restaurant s’offre ainsi aux regards : La première couche se compose de gens étendus sous la table ; la seconde de gens qui mangent autour de la table ; la troisième de gens qui dansent sur la table. Voilà ce qu’on voit. Ce qu’on sent : c’est une odeur de hareng grillé, de lapin en matelotte, de veau aux oignons, de pain chaud et de vin frelaté ; ce qu’on entend : c’est le cornet à piston, la flûte et le hautbois faisant danser les cuisinières et les ouvriers. Le spectacle ne manque pas de gaîté, et mérite d’être vu.

Parmi ces restaurants qui bravent le fisc devant le sabre de l’octroi, le restaurant du