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morts, de fossoyeurs, de fabricants de tombes et d’employés aux pompes funèbres. Il est temps de le dire : nous assistons au repas de corps qu’ils ont l’habitude de faire, à frais communs, le jour des Morts, 2 novembre, et l’on conviendra que le jour ne saurait être mieux choisi. Ils vivent de la mort, n’est-il pas naturel qu’ils se souviennent avec reconnaissance de ce qui les fait vivre ?

On ne pourrait d’ailleurs mettre en doute leur profession en jetant un coup-d’œil sur la ligne de champignons auxquels étaient accrochés leurs chapeaux de deuil et leurs pleureuses qui s’agitaient aux mouvements qu’ils faisaient.

— Mais l’année qui vient sera meilleure, reprit Jean Pouilly.

— Oui, pour les riches, interrompit Mouffleton, qui représentait le parti communiste des croque-morts. Ils ont tous les gros con-