Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/83

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essaierez impunément, à chaque instant, le fer, le feu et le poison ?

— Ainsi, vous croyez, demanda le marquis, que la plupart de ceux qui sont ici pourraient tout aussi bien ne pas y être, s’ils n’avaient pas vécu au milieu d’une société meurtrière qui les a tués d’un coup ou peu à peu ?

— Si je le crois ! mais je ne crois que cela.

Le marquis de Saint-Luc ne savait plus que penser.

— Mais ce qui a été d’abord un principe chez moi, reprit le chevalier De Profundis, est devenu une éclatante vérité pour mon esprit, comme je vous le disais tantôt, lorsque j’ai voulu savoir et que j’ai su ce qui avait amené la mort de ceux qui reposent ici ; et après m’être fait raconter un à un les événements qui ont assailli leur vie ou les passions qui l’ont déchirée et enfin anéantie, je me suis curieusement penché sur chaque tombe