Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/99

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que les habitants du château. La voix qui avait invité Tancrède à ne pas aller plus loin et à descendre, était, on le devinait à la fraîcheur de l’organe, celle d’une très jeune femme. Mais Tancrède mettait de l’amour-propre à mener à bonne fin son expédition aérienne : il affrontait, avec une intrépidité vraiment alarmante, les rameaux les plus déliés pour s’emparer de l’orang-outang, car l’animal appartenait à cette famille de singes. Pour comble de raillerie, celui-ci se mit à siffler et à ricaner, en s’élevant encore plus haut. Maracaïbo était dans ses jours de folie.

Tout-à-coup une pierre lancée du chemin effleura le singe, qui n’en tint pas compte ; au contraire, il grimaça de plus belle. À l’instant, d’autres pierres assaillirent l’arbre comme une grêle ; le feuillage fut déchiré, des branches cassèrent. Malheureusement, Tancrède offrant plus de surface que le ma-