Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/132

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guérir. Le guérir ! Et comment ? La renvoyer chez ses parents ? Mais consentira-t-elle à s’éloigner ? Et d’ailleurs sous quel prétexte ? Lui dire le motif de son renvoi, n’est-ce pas la tuer en voulant la sauver ?

« Je vous dirai bientôt, » poursuivit Tancrède, la lettre de Paquerette à la main, et brûlé jusqu’à la moelle des os par cette peinture claire, positive, d’un amour qui traduisait le sien, « je vous apprendrai ce que, dans ma position, j’entends par un miracle. Laissez-moi vous dire auparavant, car c’est de la reconnaissance qu’un pareil aveu, ce que je dois à cet amour dont la révélation sera sans doute un prodige de surprise pour vous.

« J’y dois, mylord, la joie immense de croire aveuglément, et à me jeter au feu pour prouver ma croyance à la puissance divine, à Dieu enfin. Jusqu’ici j’avais aimé Dieu, je