Aller au contenu

Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Un mot, Tancrède. Le plus profond silence sur cette lettre ?

— Je vous le jure.

— Allez, mon ami.

Tancrède sortit.

Pour sauver l’honneur de Paquerette, le docteur avait joué habilement la partie. En attribuant cette lettre à lady Glenmour, il n’inventait pas un mensonge blessant pour elle ; il lui prêtait l’expression d’une affection et d’une douleur d’une grande vraisemblance, quoiqu’au fond, pas plus que Tancrède, il ne connût la cause réelle de la langueur de la comtesse, si toutefois il la soupçonnait ; mais ce qu’il venait de connaître à ne presque plus pouvoir en douter, c’est la passion inspirée par lady Glenmour à Tancrède, passion si jeune, si étourdie, si vivace, qu’elle ne prenait pas même la peine de se déguiser. Et cet excès même la laissait supposer au docteur