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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/147

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Pauvre chère Paquerette ! murmura le chevalier De Profundis. Voilà la maladie contre laquelle échoue la science du docteur Patrick. Quelle singulière, quelle barbare erreur ! ajouta-t-il. On rit des douleurs de l’amour, on n’en meurt pas, dit-on… Les fiers moralistes ! ils ne tiennent compte que de ceux qui survivent. Quant aux autres, comment les connaîtraient-ils ? Ils s’en vont mystérieusement creuser leur tombe dans le lit d’un torrent, ou bien ils mêlent leur âme à l’air meurtrier de l’asphyxie ; sans compter ces jeunes et délicates natures qui, comme Paquerette, passent à travers le ciel, étoiles fuyantes et silencieuses, et s’éteignent aussitôt. Ne dirait-on pas qu’ils savent de quoi l’on meurt, ces observateurs profonds ?

Rien ne tue, ou si quelque chose tue, c’est la divine folie de l’amour, cet anéantissement de la volonté, cette soumission du regard, de