Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/168

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Je ne dirai rien.

Pendant les deux jours qui séparent le jeudi du dimanche, on écrivit les invitations et l’on prépara ingénieusement l’endroit où aurait lieu la course, en anglais le turf. On éleva l’estrade où seraient assis les juges du camp ; on planta les piquets auxquels s’attache la corde, et l’on choisit dans les écuries de lord Glenmour les chevaux destinés à courir. Le cheval de Tancrède était marqué de gris et de blanc, comme un caprice du marbre, celui de sir Caskil était chocolat ! Quoiqu’ils appartinssent tous les deux à des races incontestablement nobles, le second était d’une forme commune, lourde ; le poil était surtout d’une nuance malheureuse, chocolat ! Rien que le choix d’un pareil cheval indiquait chez sir Caskil un triste sportman. Pour l’imagination, qu’il ne faut pas dédaigner, il était déjà vaincu.