Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/194

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du comte de Madoc, répondit le chevalier De Profundis, qui reprit immédiatement :

À trente pas du banc de chêne, Nedji recula avec la même fougue et la même vélocité jusqu’au point d’où il était parti. Arrivé là le comte de Madoc entendit une voix étouffée par un mouchoir et un bouquet qui disait : « Assez ! mon Dieu, assez ! »

Un second éclair emporta Nedji qui, cette fois, arrivé devant le madrier, s’allongea comme un hippogriffe et le franchit. Ses quatre pieds s’enfoncèrent ensuite dans le gazon, et le noble animal, honteux et fier d’avoir sauvé son ennemi, mais un ennemi brave, resta frémissant à la même place. Au bruit des applaudissements sir Caskil prit Nedji par le cou et le baisa au sommet de la tête. Puis il fit le tour de l’arène en saluant les dames. Quand il passa près de la dame au voile noir, celle-ci lui dit : « J’ai mon affaire. »