Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/313

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maris. Dans ces huttes, on vous sert très rustiquement, mais très proprement, ce poisson, toujours frais.

— Sir Caskil, si vous ne l’eussiez dit, je n’aurais jamais imaginé cela.

— Comme je vous dépoétise tout, n’est-ce pas, mylady ? Où vous vous plaisiez à voir la simplicité touchante, la mélancolie de la misère, je vous montre, moi, des marchands de matelottes, de bonnes commères qui l’apprêtent pour des originaux comme moi avec du thym, du laurier, du bouillon, du jaune d’œuf, du poivre, de la muscade, du barbillon, de la carpe, de l’anguille…

— J’ai faim, sir Caskil ; le croiriez-vous ?

— Et moi aussi, mylady. Ma foi, mylady, quel mal y aurait-il à déjeûner ici ?

— Mais je n’en vois aucun, sir Caskil… pourvu qu’on ne soit pas trop vu.

— Et quand on serait un peu vu ?