Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/84

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menter la popularité de l’hôte bizarre de lord Glenmour, et il était en train de la conquérir.

Un des derniers beaux jours de l’automne, dont l’agonie se peignait mélancoliquement sur le vert languissant du gazon et le rouge tanné des feuilles de chêne, lady Glenmour, quoiqu’elle fût fort inquiète de n’avoir encore reçu aucune lettre de son mari, avait enfin cédé aux joyeuses obsessions du prétendu sir Caskil. L’excentrique étranger avait arrangé une promenade navale sur la grande pièce d’eau qu’on appelait aussi le Canal. On déjeunerait à bord du yacht, on y ferait de la musique, on s’amuserait toute l’après-midi. Il n’était pas venu chez son ami, disait-il, pour s’y enterrer tout vif, et pour voir mourir les autres d’ennui.

On s’embarqua donc sur le yacht vers midi quand le soleil, se croyant en été, déroulait ses plus belles nappes de lumière du haut d’un