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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/94

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berté jusqu’aux pieds des arbres du parc courant ou laissant à nu des portions de terrain. Tantôt le dard doré de la proue soulevait de longues branches de saule, et alors les passagers, surpris de la visite d’un arbre, écartaient de main en main l’obstacle qu’ils laissaient bientôt tomber échevelé derrière la poupe ; tantôt la quille du yacht glissait en déroulant un galon d’argent sur la surface de l’eau. Tancrède, qui n’avait pas quitté le gouvernail, s’affligeait de la taciturnité de lady Glenmour. Un spectacle si nouveau pour elle n’avait pas le pouvoir de la distraire ! Mais les reines elles-mêmes, toutes dédaigneuses qu’on les suppose, ont des cris de l’âme pour ces sortes de tableaux. Il eût voulu que cette pièce d’eau sur laquelle il naviguait se fût agrandie, et se trouver tout seuls, elle et lui, au milieu de la grande, de la solitaire mer !

Véritablement cette promenade sur l’eau et