Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/99

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joncs et les hautes herbes qui s’opposaient à son impétuosité.

Tancrède perdait toujours de son sang-froid ; il pâlissait de colère ; son silence était orageux ; d’instant en instant il se rapprochait davantage de lady Glenmour qui, charmée de cette rapidité, n’en pouvait plus d’émotion, d’enthousiasme, d’excitation. Le vent emporta son chapeau, s’engouffra dans son burnous blanc, et ses beaux cheveux flottèrent à l’aventure.

— Hurah ! hurah ! criait le comte de Madoc ou le faux sir Caskil. Nous mangeons, nous dévorons l’espace ! Hurah ! hurah !

— Mon devoir est encore de vous avertir, s’écria une seconde fois Tancrède d’une voix étouffée, qu’il y a du danger, un très grand danger à courir ainsi que vous le faites en ce moment. Ce yacht n’est pas un vaisseau de guerre, la machine que vous avez démesuré-