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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/147

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mime du cœur, qui se joue si souvent dans les loges de spectacle.

Et comme la touchante musique de Bellini, qui exprimait en ce moment un adieu, vint à redoubler de passion, la main gauche de lady Glenmour, tandis que sa main droite, couverte d’un gros bouquet, s’allongeait sur le rebord de la loge, tombait aveuglément, fatalement, chaste encore, mais vaincue, sur la main du comte, tout-à-fait cachée par l’ombre du bouquet et d’ailleurs placée sur ses genoux.

Tancrède qui, dans la glace, ne voyait que la main chargée du bouquet, commit une des plus étranges et pourtant une des plus naturelles erreurs : il s’imagina que ce bouquet de camélias et de violettes de Parme, où lady Glenmour avait longtemps posé ses lèvres pendant la soirée, s’avançait vers lui, c’est-à-dire dans la glace, afin qu’il le vît et y cherchât une expression de ce qu’éprouvait pour