Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/30

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jouée par son mari, dont le silence — il durait depuis plus de deux mois — ne prouvait pas autre chose ; de l’autre, elle se sentit avec honte, mais avec sincérité, malheureuse, désolée, du départ de cet étrange ami de son mari, dont la présence au château avait été pour elle comme une brillante résurrection. Lord Glenmour, elle en avait la ferme conviction, ne reviendrait plus ; de pareils hommes élégants, froids, résolus, ont de ces déterminations romanesques comme leur vie ; le roman est leur histoire.

Il l’avait épousée par défi, il la quittait comme on quitte le jeu après un pari gagné. Point de pitié ; de la galanterie froidement exquise un instant, mais enfin la rupture que rien n’annonçait mieux que son silence obstiné, que son absence absolue comme la mort.

« S’il l’eût voulu pourtant ! pensait-elle, s’il l’eût voulu, il se serait fait aimer. Il a préféré