Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/36

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elle-même qu’elle en répandait goutte à goutte sur l’oreiller du pauvre Tancrède, qui reprit : — Car votre femme est belle, mylord, mais belle à épouvanter ma raison, à désoler ma jeunesse, à me faire oublier les plus purs sentiments de la reconnaissance que je vous dois… Oui, mylord, j’aime ma faute quelque grave qu’elle soit ! Je ne veux pas y renoncer par tous les anges du Paradis et tous les démons de l’enfer !… Vous êtes averti, mylord, faites votre devoir… j’ai fait le mien.

Oh ! comme le cœur de lady Glenmour frappait avec une violence sourde contre sa poitrine en présence de cette explosion qui jetait de si redoutables lueurs dans son âme. Tancrède s’accusait de trahir lord Glenmour parce qu’il aimait sa femme, et elle, lady Glenmour, que dirait-elle ? L’amour de cet enfant racontait le sien.

Ces reproches qu’il s’adressait, ne pouvait-