Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/46

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enfant, n’avait pas eu d’autre moyen pour se sauver que de dire à Tancrède qu’elle l’aimait.

Elle était convaincue d’ailleurs qu’il avait eu véritablement le délire, et que par conséquent il ne gardait plus trace dans sa mémoire de ce qu’il avait dit et de ce qu’elle lui avait répondu.

Ce que lady Glenmour avait dit à Tancrède, ce faux aveu de son amour pour lui, tandis que son âme s’attachait aux pas du comte de Madoc, lui avait causé une ivresse indicible, presque extravagante, pareille à celle qu’aurait produite en lui dans son état de convalescence un verre de vin de Champagne. Aussi, dès que Paquerette se fut assise près du dit, à la place de lady Glenmour, il lui dit en lui prenant les mains avec transport :

— Paquerette, avant de m’endormir, je sens que je n’ai plus qu’un sommeil à goûter