Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/48

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— Ah ! je le sais un peu moins, Paquerette.

— Je le sais, moi… c’est d’aimer et de mourir.

Tancrède, qui aimait trop pour n’être pas égoïste, ne s’arrêta pas plus aux paroles de Paquerette qu’il ne chercha à lire sur son visage l’expression de la pensée qui les lui inspirait.

Qu’il l’aurait trouvée changée ! Chez les jeunes personnes qui s’en vont d’amour comme Paquerette, on dirait que le corps suit l’âme qui rebrousse chemin et l’attire à elle, toujours, toujours jusqu’au moment où elle s’envole et laisse le corps au bord du fossé. Les yeux, la bouche suave, la poitrine élégante de Paquerette se retiraient sans rien perdre pourtant de leur charme virginal ni de leur finesse. Ils s’éloignaient, ils ne se flétrissaient pas. Par moment elle en était plus