Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/84

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tigre jetée sur son lit ; l’autre bras était mollement passé derrière sa tête, et sa bouche, qui s’y appuyait, s’était à demi ouverte sous cette pression, qui laissait voir la rangée étincelante de ses dents et l’intérieur rose de sa bouche, comme une belle pêche ouverte par le soleil de septembre laisse voir la pulpe aurore de sa chair parfumée. Une boucle de ses cheveux était détendue, et cette flamme noire courait sur sa joue et venait lécher son menton. La pâleur du sommeil la faisait plus belle encore ; ses longs cils paraissaient bleus sur cette chair blanche et pure.

La situation était délicate et suprême entre les deux jeunes gens.

Point de milieu possible.

Il fallait à fin de compte que l’un des deux fût un assassin ou l’autre un lâche. Si l’un avançait, l’autre tirait ; et s’il reculait, c’était un lâche.