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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/129

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l’embarras de mes intérêts… Ainsi, vous ne connaissez pas ce M. Roland ?

— Non… je regrette…

— C’est moi qui dois regretter… Adieu, madame, alors.

— Adieu, monsieur.

Tout paraissait fini entre Valentine et Georges, qui avait fait déjà plusieurs pas pour se retirer. Sans que sa volonté parût avoir contribué au mouvement de retour qu’il opéra brusquement, Georges se retrouva à la place qu’il avait quittée, et demanda :

— Êtes-vous heureuse, Valentine ?

— Parfaitement heureuse.

Le ton de Valentine fut bref, celui de Georges d’une légèreté des plus fausses, quand, après avoir surmonté un sentiment visiblement des plus pénibles, il reprit :

— Eh bien, moi aussi, je suis heureux. J’ai largement profité de cette liberté dont vous jugiez, avec raison, que nous avions besoin tous les deux, pour m’éloigner de Paris avec joie. J’ai voyagé, j’ai parcouru les magnifiques bords du Rhin ; j’ai visité Cologne, Mayence, vingt autres cités fameuses dont je ne savais pas même les noms. Et c’est merveilleux de voir comme le cœur se