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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/152

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servir de mon désir d’être votre amant pour vous compromettre un instant auprès d’Hélène Overmann, pour qu’elle épousât Georges, dont les engagements l’effrayaient. Et, maintenant que Georges est marié, que son avenir est scellé sur une base d’or, que vous pouvez vous aimer sans crainte, vous voudriez redevenir pour lui ce que vous étiez auparavant, et me jeter au loin comme un plastron dont on n’a plus besoin. Il est trop tard : la comédie de salon est devenue une réalité publique. Pour le monde, vous allez être, vous êtes déjà, quoi que vous fassiez, ma maîtresse, la maîtresse de M. de Fabry. Où êtes-vous en ce moment ? Dans les appartements de M. de Fabry. De qui seriez-vous-donc la maîtresse ? — Ah ! à propos d’appartements, il faut que je sache si Gabriel a rempli la commission dont je l’avais chargé.

M. de Fabry sonna.

— Comme je n’ai pris aucun air mystérieux en lui commandant de la faire, Gabriel s’en sera acquitté, j’en suis sûr, avec la même indifférence. Du reste ; l’habitude de l’obéissance passive fait d’un soldat le meilleur émissaire qu’on puisse choisir.

Gabriel avait répondu au coup de sonnette.

— Es-tu allé hier où je t’avais dit ?

— Oui, mon capitaine.