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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/187

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Valentine redit a Georges :

— Emmenez-la, elle se meurt !… — ne le voyez-vous pas ?

— Venez, recommença Georges, venez, je vous en prie, Hélène ; venez ! À force de dévouement, à force d’amitié, — il y en a de rares et de persuasives, — je parviendrai peut-être, non à faire pardonner, mais à vous faire oublier la douleur que votre dignité de femme et d’épouse vient de ressentir.

— Laissons ma dignité ! La douleur, mes amis, se renouvellera sans cesse, parce que la cause se renouvellera toujours.

— Jamais ! dit Valentine.

Et Georges dut répéter :

— Jamais !

— Demain, dit aussitôt Hélène.

— Non, affirma encore Georges ; nous n’aurons jamais existé l’un pour l’autre ; je vous en fais le serment…

Hélène l’arrêta.

— Pas de parjure ! Dieu nous voit, puisque nous souffrons.