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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/209

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— À Paris, non ! je ne veux pas être placé une ligne au-dessous des gens de grande naissance et des gens de grande fortune. À Paris, non ! je ne veux pas que leur bruit m’éteigne, que leur éclat m’éclipse ; non !… je ne veux pas surtout appeler un seul instant sur moi leur blessante protection : plutôt la mort ! plutôt une mort violente que cela ! Mais, en quittant Paris et la France, nous allons en Amérique. Qui m’y connaît ? Personne. D’ailleurs, je prendrai un autre nom ; et là, je travaillerai et je ferai fortune.

— Vous travaillerez, vous ?

— Qu’a cela de prodigieux ?

— Vous, Georges de Blancastel ?

— Qu’a cela d’impossible ?

— Vous gentilhomme ! vous marquis !

— Je ne serai pas le premier qui…

— Mais regardez vos mains, mon ami. D’ailleurs, quel état savez-vous ?

— Aucun.

— Vous voyez donc ?