Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/37

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— Oui, ils se connaissent beaucoup. Je ne sais trop comment Léopold Overmann est allé se souvenir que je m’entendais quelque peu à organiser des équipages de chasse. Quoi qu’il en soit, Léopold a désiré avoir les conseils de mon expérience. Cela a pris un mois, un grand mois, et ce mois passé loin de vous a complétement dérangé nos projets… Mais, grâce au ciel, me voici revenu. Nous allons achever, chère et bonne Valentine, ce que nous avions si bien commencé. Mon bonheur est là

— Notre bonheur, vous voulez dire.

— Notre bonheur, chère Valentine.

Tous les petits nuages bleus, gris et même un peu noirs qui avaient traversé la conversation intime de nos deux personnages s’évanouirent au souffle des dernières paroles prononcées avec une loyale et pure conviction par Georges de Blancastel. Le visage mélancolique de Valentine s’était épanoui ; la fatigue d’une nuit d’attente et d’insomnie n’y laissa plus voir aucune trace.

— Dans trois semaines, reprit de Blancastel, nos bans, qui ont eu déjà deux publications, seront terminés ; dans trois semaines…

Valentine et celui qu’elle écoutait parler maintenant avec tant de ravissement éprouvèrent au fond de leur âme un sentiment de joie intérieure si parfaitement sem-