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Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/41

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— Avec toi, n’est-ce pas, Georges ?

— Avec toi aussi, Valentine.

— Georges !

— Valentine !

— Adieu, Georges, dit Valentine en s’enfuyant sous ses larmes et emportant le châle blanc, j’emporte mon cadeau.

— Et moi, je garde le mien, Valentine, il ne me quittera plus.

Le capitaine, resté seul pendant que Valentine allait donner ses soins aux préparatifs du déjeuner, auquel assisteraient Chabert, Duportail et Fabry, se dit avec une anxiété d’esprit qu’elle n’était plus là pour modérer :

— Oui, voilà mon vrai, mon seul bonheur, ma joie la plus réelle. Je crois voir son charmant visage dans ce portrait si admirablement peint par elle. Pourquoi, continua-t-il, en descendant la pente de ses idées, pourquoi Valentine a-t-elle paru ressentir une si vive contrariété quand le nom de Fabry est venu se mêler au récit de mon voyage à Bruxelles ? Se douterait-elle ?… C’est impossible ! de toute impossibilité ! Fabry lui-même, Fabry si pénétrant, ne soupçonne pas, derrière le motif apparent qui m’a appelé à Bruxelles, le motif