Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/76

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— Il est là, mon capitaine, répondit Gabriel en mettant la main sur sa poitrine.

— Très-bien ! très-bien ! Voici pourquoi… je…

— Et demain, il sera sous clef, derrière une serrure, que le diable lui-même ne forcerait pas.

— Avant de renfermer cet argent… remets-le-moi un instant… J’ai besoin…

La figure du zouave exprima naïvement l’embarras de son esprit.

— Pardon, mon capitaine, mais si c’était un effet de votre bonté, je désirerais savoir pourquoi vous voulez, dans ce moment, communiquer avec cette somme.

La curiosité du loyal dépositaire augmenta l’impatience de son chef.

— Donne vite ! j’ai besoin d’en prendre une partie. Je n’avais pas pensé… je n’avais pas réfléchi tantôt… Enfin remets-moi dix mille francs… il me faut dix mille francs.

— Encore une fois, pardon, excuse, mon capitaine, mais vous m’avez dit tantôt : « Gabriel, quelque prière que je te fasse pour que tu me donnes plus de cinq mille