Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/87

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Duportail, qui joue joyeusement avec Georges en ce moment, a été plus habile que cela. Il vivait, — vous le savez peut-être, — dans une étroite intimité avec la belle mademoiselle d’Hervilly.

— Oui, il me semble avoir entendu dire…

— Ils éprouvèrent, il y a un an, le sort qui vous menace.

— Eh bien, que firent-ils ?

— Ils voulurent résister d’abord. Leur ménage devint un enfer, si bien, qu’un beau jour, Duportail, désespéré, sortit par une porte, mademoiselle d’Hervilly par l’autre porte… Non !… mademoiselle d’Hervilly ne sortit pas. Bergeval, un ami à eux, très-riche, fort bien venu dans la maison, dit à mademoiselle d’Hervilly : « Votre existence était douce, charmante ici, restez donc ici, madame, restez !… Duportail parti, il n’y aura qu’un visage changé, et encore !… Vous avez une si longue habitude de le voir !… » Mademoiselle d’Hervilly parut d’abord un peu étonnée. Bergeval, homme d’esprit, voulut lui épargner l’embarras d’une réponse immédiate. Il dit à mademoiselle d’Hervilly que si, par bonheur, sa réponse était favorable, elle accepterait de faire une promenade au bois avec lui dans sa calèche, un jour très-prochain qu’il viendrait lui demander cette faveur. Je n’ai pas besoin de vous dire quelle fut la réponse de