Aller au contenu

Page:Gozlan - Les vendanges, 1853.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est de tous les genres de distraction ? Il y a le spectacle, les voyages, les procès…

— La boisson, ajouta Dauphin.

— Certaines inclinations de fantaisie, poursuivit le prince.

— Comme qui dirait les femmes, s’écria Dauphin en riant.

— Eh oui, Dauphin.

— Ce serait une idée à lui donner.

— Et cette idée le sauverait peut-être, dit le prince.

— Si je savais… Et puisque vous l’aimez tant, monseigneur.

— Lui inspirer cette idée, Dauphin, est chose délicate. Auparavant il conviendrait de l’étudier, de le suivre de près, de savoir où il va : c’est indispensable. Par exemple, s’il était dévot, puisque tu dis qu’il fait des absences dont on ne sait pas le motif, il faudrait se garder de tenter un pareil projet.

— Je saurai tout, et je vous dirai tout, monseigneur.

— Pourquoi me rapporter ? ce n’est pas nécessaire. Il s’agit de la précieuse santé de M. Ervasy et non de satisfaire ma curiosité.

— Une santé bien chancelante, monseigneur.

— Alors vite à l’œuvre, Dauphin.

— Dès ce soir, monseigneur.

— Je t’y engage, Dauphin, dit le prince, qui tutoyait son chasseur depuis qu’il était passé à son service.

— Mais surtout le plus grand silence.

— Monseigneur, je vous le jure.

— Tu ferais mourir M. Ervasy si tu avais l’imprudence,