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Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/222

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ailleurs aux éternelles conditions de l’âme humaine et qu’elle remplit avec une incontestable justesse de vues soutenue en général d’un rare bonheur d’expression.

Sous le nom de devoirs sociaux, Mme de Lambert comprend les devoirs envers Dieu et envers le prince. Elle ne touche que d’un mot ceux qui regardent le prince : « Vous êtes, dit-elle à son fils avec une noble simplicité, d’une race qui lui a tout donné. » Pour la religion, elle se borne à repousser avec une fermeté égale le libertinage et la superstition. « Rien ne rend plus heureux que d’avoir l’esprit persuadé et le cœur touché : cela est bon pour tous les temps ; les vertus morales sont en danger sans les chrétiennes : ceux même qui ne sont pas en mesure de croire comme ils doivent, se soumettent à la religion établie : ils savent que ce qui s’appelle préjugé tient un grand rang dans le monde et qu’il faut le respecter. Mais les âmes hautes ont pour l’Être suprême des sentiments et un culte à part qui ne ressemble point à celui de la foule : tout part du cœur et tout va à Dieu. » Sur les devoirs envers les supérieurs, ses préceptes ne sont pas moins courts. C’est le commentaire rapide des principes qu’elle a commencé par poser. Point de soumissions aveugles, point de bassesse. Mais point de fausse dignité non plus, point de cette impatience malsaine de toute dépendance qui a ses racines dans un vilain sentiment. « Ne condamnons point par chagrin des situations qui n’ont que le défaut de nous manquer : De toutes les passions, il n’en est pas de plus honteuse que l’envie ; elle est toujours désavouée. Il faut d’ailleurs savoir fréquenter au-dessus de soi : quand l’exemple qu’on y trouve est mauvais, il avertit et corrige ;