Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/105

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qu’il vaut mieux être couché qu’assis, assis que debout, debout que marcher ; et depuis que nous les rendons si malheureux, ils ajoutent le proverbe indien : Qu’être mort est encore préférable à tout cela. Cette accusation d’indolence, qui a quelque chose de vrai, est souvent exagérée : elle est exagérée dans la bouche de ces hommes habitués à manier un fouet sanglant pour conduire les esclaves à des travaux forcés : elle est vraie en ce sens, que des hommes ne peuvent pas avoir une grande propension au travail, soit lorsqu’ils n’ont aucune propriété, pas même celle de leur personne, et que les fruits de leurs sueurs alimentent le luxe ou l’avarice d’un maître impitoyable, soit lorsque dans des contrées favorisées par la nature, ses productions spontanées, ou un travail facile fournissent abondamment à des besoins qui n’ont rien de factice. Mais Noirs ou Blancs, tous sont laborieux, quand ils sont stimulés par l’esprit de propriété, par l’utilité ou le plaisir. Tels sont les Nègres du Sénégal, qui travaillent avec ardeur, dit Pelletan, parce qu’ils sont sans inquiétude sur leurs possessions et leurs jouissances. Depuis la suppres-