Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/131

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Je demandois à l’un de ces négocians, comment il pouvoit livrer des cargaisons entières à un esclave ? Il me répondit : Mon Nègre m’est fidèle ; mais je n’oserois confier mon négoce à des commis blancs, ils s’éclipseroient bientôt avec ma fortune ». Blumenbach, qui m’envoie ce passage, ajoute : Ainsi, on pourroit appliquer à nos protégés les pauvres Nègres, ces mots de Saint Bernard : Felix nigredo, quæ mentis candore imbuta est[1].

Le docteur Newton raconte qu’un jour il accusoit un Nègre de fourberie et d’injustice ; celui-ci lui répond avec fierté : Me prenez-vous pour un Blanc[2] ? Il ajoute que sur les bords de la rivière Gabaon, les Nègres sont la meilleure espèce d’hommes qu’il ait connus[3]. Ledyard rend le même témoignage aux Foulahs, dont le gouvernement est absolument paternel[4].

  1. Lettre de M. Blumenbach, du 6 février 1808, à M. l’évêque Grégoire, sénateur, etc.
  2. V. Thoughts upon the African slave trade, p. 24.
  3. V. An Abstract of the evidence, etc., p. 91 et suiv.
  4. V. Ledyard, t. II, p. 340.