Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/270

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chesse, qui d’abord l’avoit mal accueilli, et qui cependant l’estimoit, l’accepta pour être sommelier ; il exerça cet emploi jusqu’à la mort de sa patrone. Par son économie et un legs de cette dame, il se trouvoit possesseur de 70 livres sterlings, et de 30 d’annuité.

À la passion de l’étude, il mêla quelque temps celles du théâtre, des femmes et du jeu ; il renonça aux cartes à la suite d’une partie où un Juif lui avoit gagné ses habits. Il dépensa son dernier shelling pour aller à Drury-Lane, voir jouer Garrik, dont ensuite il devint ami ; puis il voulut se faire acteur dans Othello et Oronoko ; mais une articulation défectueuse l’empêchant de réussir dans un état qu’il avoit envisagé comme une ressource contre l’adversité, il entra au service du chapelain de la maison Montagu, et sa conduite, devenue très-régulière, lui mérita la main d’une personne intéressante, née dans les Indes occidentales.

Vers 1773, des attaques de goutte et la modicité de sa fortune l’auroient replongé dans l’indigence, si la générosité de ses protecteurs et son économie ne lui avoient fa-